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mardi 22 février 2011

le temple montagne

Le temple montagne

Temple Hindou et temple Khmer
Les temples hindous ne sont pas des lieux de réunion comme peuvent l’être nos églises chrétiennes : ce sont les résidences d’un dieu adoré sous un vocable précis, qui a pour mission de veiller à la prospérité de la région dans laquelle on l’a installé, et que des prêtres sont chargés de servir comme ils le feraient d’un grand seigneur.
En ce qui concerne la fonction des temples khmers, il convient d’être prudent, mais les inscriptions attestent que le linga, au centre du temple porte le nom du souverain et celui de Shiva (Civa) fondus en un seul nom.
Ainsi, le souverain, associé au dieu veille à la sécurité et à la prospérité de la cité qu’il fait édifier ; donc dès le départ on peut faire le rapprochement avec la réplique sur terre de la ville d’Indra, le Roi des dieux, qui veille sous la souveraineté de Brahma, Vishnu et Shiva au bon ordre du monde

Le temple Khmer et la symbolique du  temple montagne.

Le temple Khmer est placé généralement sur une éminence qui domine la plaine cambodgienne ; le terme Phnom est la traduction du mot colline. Ainsi, Phnom Pen renvoie à la colline de la dame Pen ; le temple, qui adopte la forme d’une pyramide à gradins est en lui-même une montagne artificielle.
Voici le temple de Phom Pen :


autre exemple :


L'ouverture sur la plaine donne une idée bien précise de " veiller sur .." ; n'oublions pas que le rôle du souverain est également le rôle du gestionnaire du territoire, dont il assure l'irrigation par les grands travaux qu'il fait entreprendre. mais cela fera l'occasion d'une autre page.

Le temple n'est pas obligatoirement un monument de grande importance :
voici un autre exemple de temple :




On retrouve ainsi l’équivalent terrestre du Mont Meru, la mythique demeure des dieux, qui est aussi l’axe du monde. 

Dès le VII° siècle et jusqu’au IX°, les bas reliefs, comme c’est le cas à Sambor Prei Kuk présentent des « temples volants », qui montrent l’association entre les temples et les demeures célestes des divinités ;






Ensuite, depuis la première moitié du IX° siècle jusqu’à la fin du XII°, chaque capitale présente son temple montagne, édifié dans la plupart des cas pour accueillir un linga portant le nom du souverain et celui de Shiva.




Comme sur le Mont Meru, on retrouve les 4 portes renvoyant aux points cardinaux, une vraie porte à l’Est et trois fausses portes ;
Voici en exemple une fausse porte (restaurée et reconstituée) sur le site de Sambor Prei Kuk


 peut-être faut-il interpréter ainsi les visages des portes monumentales d’Angkor Thom, dans lesquels on pourrait reconnaître les 4 grands rois des orients qui gardent les portes de la ville d'Indra sur le mont Meru  …






Enfin, Angkor Vat, le plus prestigieux des monuments est également un  temple montagne, ses trois terrasses constituant une pyramide.


et pour ceux qui douteraient de l'aspect montagne, voici la descente du mont Meru
la rampe a été aménagée pour la visite du Général de Gaulle, ....et comme je souffre un peu du vertige on me pardonnera d'avoir attendu d'être arrivé en bas sain et sauf et  de n'avoir pas fait la photo depuis le haut.


Le mont Meru et sa représentation horizontale

Les étages du mont Meru peuvent également être symbolisés sur le plan horizontal : les 6 « étages » étant représentés par des enceintes successives ….

mais cela fera aussi l'occasion d'une autre page.

en attendant, on peut se pencher avec intérêt sur les ouvrages suivants :
L’empire des Rois Khmers  Thierry Zephyr Edition Gallimard, collection Découvertes Gallimard, réunion des musées nationaux  1997  128 pages
Khmer Donatello Mazzea et Chiara Silvi Antonini Editions Nathan


la prochaine page entrera un peu plus dans l'histoire avec la figure mythique du Naga

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