Depuis le début de l'ère chrétienne au moins, sinon plus tôt, la plupart des hindous lettrés sont des adorateurs, soit de Vishnu, soit de Shiva — c'est-à-dire qu'ils considèrent soit Vishnu, soit Shiva, comme le premier des dieux, voire comme dieu unique identifié au Brahma indifférencié, tous les autres ne représentant à leurs yeux qu'une expression secondaire de la divinité. Ainsi, les fidèles de Vishnu ne nient pas l'existence de Shiva, mais le placent sur un plan annexe, le considérant comme une création ou une émanation de Vishnu ou de son démiurge Brahma. D'une façon similaire, les shivaïtes voient en Vishnu une émanation du grand dieu Shiva. De nombreux racontent cette lutte pour la suprématie divine en particulier celui-ci : Vishnu et Brahmâ se disputaient la suprématie divine, Shiva apparut sous la forme d'un lingam de feu infini. Pour se mettre au défi, Brahmā décida d'en trouver le sommet sous la forme d'un hamsa (oie sauvage, véhicule de ce dieu) et Vishnu décida d'en trouver la base en prenant la forme d'un sanglier fouisseur. Tous deux échouèrent dans cette tâche et se prosternèrent devant le lingam de feu, reconnaissant sa suprématie. Shiva se révéla alors en sortant du lingam et leur expliqua que tous deux étaient nés de lui-même.
L’art Khmer réalisme le syncrétisme avec la forme Harihara, mi-Vishnu (Hari moitié droite), mi-Shiva (moitié gauche) dès la période pré angkorienne.
En voici un bel exemple à l'entrée du musée Guimet.
On notera avec intérêt le souci de recherche de solidité du sculpteur qui constitue une réserve de pierre, en haut en forme d'arche.
Le roi Indravarman (qui régna de 877 à 886 ?) développe la première cité angkorienne classique dont le nom s’inspire de cette forme : Hariharalaya ,capitale antique de l’empire Khmer (Roluos, Preah ko …Lolei)
Avec une pensée émue pour notre guide d'Angkor, Kim, qui a passé bien du temps à nous faire répéter : HariHaraLaya
mais notons aussi que ces belles statues ne se trouvent plus, sur les sites mais dans nos musées ..
comme celle-ci, également qui illustre la recherche de solidité dont je parlais ci-dessus.